La psychologie de l'argent : comment prendre de meilleures décisions financières
Résumé du livre The Psychology of Money par Morgan Housel
Quand il s’agit d’argent et en particulier d’investissement, on oublie trop souvent l’aspect psychologique. Le fait est que votre capacité à vous enrichir ou non ne dépend pas nécessairement de ce que vous savez sur la finance, mais plus de la manière dont vous vous comportez.
Pour investir en bourse ou lancer un nouveau business il nous est souvent recommandé d'acquérir certaines compétences scientifiques, techniques et relationnelles. Et c’est en partie vrai. Car dans la vie réelle, rares sont les personnes qui prennent des décisions basées sur des maths ou une feuille de calcul. Ce sont souvent notre propre vision du monde, nos peurs, nos envies ou notre éducation familiale qui guident nos choix financiers.
Nous avons tous notre propre expérience de l'économie et de l'argent. Mais une chose est sûre : notre expérience personnelle guide constamment nos prises de décisions.
Dans son livre, The Psychology of Money, Morgan Housel nous montre plusieurs histoires d’investisseurs et de businessman. Il explore dans ce livre les étranges façons dont les gens pensent au sujet de l’argent. Il nous apprend au passage comment prendre de biens meilleures décisions au quotidien.
Dans ce résumé, vous découvrirez que :
vos expériences personnelles peuvent influencer vos stratégies d'investissement ;
les bonnes habitudes viennent avec le temps ;
la chance joue un rôle dans le succès ;
l’envie peut vous rendre imprudent.
Chapitre 1 - Vos expériences personnelles influencent vos stratégies d'investissement
Après le crash boursier de 1929, l'économie mondiale est entrée dans une crise qui a bouleversé la vie de millions d'individus. Des entreprises ont dû fermer leurs portes, des familles entières ont perdu leurs maisons et leurs économies. Tout s’était évaporé en seulement quelques mois. S’en est suivi une grande pauvreté et un chômage qui encouragea un peu partout dans le monde la montée du populisme, avec notamment Adolf Hitler en Allemagne.
Cette crise période extrêmement difficile, aussi appelée Grande dépression, a laissé des traces qui se voient encore aujourd’hui. En effet, une personne née durant cette période ou quelques années plus tard aura mécaniquement tendance à se méfier de la bourse et ne prendra aucun risque ou presque en matière d’investissement.
Une autre personne, riche et ayant profité de la chute des valeurs boursière lors de la crise, aura plutôt tendance à investir un peu. Car si ça a marché la première fois, pourquoi ça ne fonctionnerait pas à nouveau. Nous avons donc là deux personnes, nées durant la même période, mais qui en raison de leurs expériences personnelles prennent des décisions diamétralement opposées.
Conclusion : les leçons que nous tirons des évènements du quotidien façonnent ce que nous faisons avec notre argent. L'expérience personnelle guide la prise de décision financière.
Il y a quelques années, autour des années 70, mettre de l’argent dans un livret d’épargne ou dans des obligations était intéressant car relativement bien rémunéré. Il se trouve que toute les personnes nées à peu près à cette époque continuent de croire que mettre de l’argent dans ce type de support est avantageux. Ce qui n’est pas tout à fait vrai au vu de l’inflation qui diminue chaque année notre pouvoir d’achat.
Nous aimons tous à penser que nous savons comment le monde fonctionne, mais le fait est que nous sommes généralement trompés par nos propres biais cognitifs. Nous ne percevons qu’une toute petite partie de la réalité. Et c'est la première chose à comprendre en ce qui concerne la psychologie de l'argent : nous en savons peut-être moins que nous le pensons. Nos décisions ne sont donc pas toujours rationnelles, mais le fruit de nos émotions et de nos expériences passées.
Chapitre 2 - Les bonnes habitudes demandent du temps et de l’éducation
Cela fait plusieurs milliers d’années que nous avons réussi à domestiquer les chiens. Pourtant si vous observez leurs réactions lorsqu’ils aperçoivent un petit animal comme un écureuil ou un chat, vous verrez que leur instinct animal a résisté au temps qui passe.
Cela ne devrait pas nous surprendre - les races de chiens d'aujourd'hui ont une histoire de dix mille ans de domestication derrière elles. Et pourtant, les propriétaires de chiens sont souvent surpris des réactions instinctives et sanguinaires de leurs animaux lorsqu'ils aperçoivent un écureuil ou un chat. Il s'avère que dix millénaires n'ont pas complètement éradiqué ces traits sauvages profondément enracinés.
Même si la finance mondiale a déjà quelques années derrière elle, la réalité est que nous n’en sommes qu’au début. La première monnaie connue n'a été émise que vers 600 avant JC, lorsque le roi Alyattes de Lydie - un royaume de la Turquie d'aujourd'hui - décida de de créer ses propres pièces.
De même, la plupart des concepts économiques que nous utilisons dans le monde d'aujourd'hui ne datent que de quelques centaines d’années. Le Plan 401(k), ou 401(k), la principale méthode de financement de la retraite aux USA, n'existait pas avant 1978. La sécurité sociale en France n’est quant à elle née qu'en 1945.
D'autres idées et pratiques clés de la finance actuelle ne sont pas nécessairement plus vieilles. Ainsi donc, si nous sommes si mauvais en matière financière, ce n'est pas tant parce que nous sommes fous, mais parce que nous ne sommes qu’aux prémices de la finance.
C’est pour cela qu’il faut absolument se méfier des experts qui prédisent tout sur tout. Personne ne peut prédire l’avenir, on peut seulement espérer ne pas trop se tromper en diversifiant nos placements. Peut être qu’un jour nous disposerons d’une intelligence artificielle suffisamment robuste pour nous permettre de gagner à tous les coups. Mais nous n’en sommes pas encore là, et il est fort probable que cela n’arrive jamais.
Chapitre 3 - La chance joue un rôle plus important dans vos réussites financières que vous ne le pensez
Quand il s’agit de réussite financière ou en affaires, nous sommes nombreux à ignorer le facteur chance. Or, la chance joue un rôle plus important dans les réussites financières que vous ne le pensez. Nous sous-estimons ou surestimons généralement son rôle au quotidien. Si nous réussissons bien, c'est parce que nous avons travaillé dur; si nous échouons, c'est parce que nous n'avons pas eu de chance. Cependant, si d'autres échouent, nous sommes généralement plus durs envers eux. Les coupables sont généralement la paresse ou le manque de persévérance.
L’homme d’affaires John D. Rockefeller est devenu l’homme le plus riche de tous les temps parce qu’il décida à son époque de transgresser certaines lois des États-Unis. En fait, son mépris pour les lois de son pays était si grand, qu'un juge déclara que son entreprise ne se comportait «pas mieux qu'un voleur ordinaire». Aujourd’hui, cet homme est célébré comme un business à succès dont on devrait s’inspirer. Mais que se serait-il passé si des hommes politiques plus stricts avaient décidé de voter des lois pour empêcher Rockefeller de faire tout ce qu’il voulait ? La réponse est simple : il est fort probable qu’il ne serait pas devenu l’homme que l’on connait aujourd’hui. D’ailleurs, si vous tentez de faire comme lui aujourd’hui, il est fort probable que vous finissiez en prison ou avec une très grosse amende.
C’est pour cela qu’il n’est pas bon de se concentrer sur des schémas spécifiques, des histoires qui font exception. A la place, essayez d’identifier des règles générales qui vous mèneront aux succès. Être hors la loi n’en fait évidemment pas partie.
D’ailleurs, selon Bill Gates, le succès est un mauvais enseignant. En effet, celui-ci peut pousser des gens intelligents à négliger le rôle du hasard, on voit alors trop grand et cela mène généralement à la ruine. Si vous ressentez un surplus de confiance dans vos choix financiers, c’est peut être le moment de réfléchir sur votre stratégie : êtes-vous vraiment dans la bonne direction ? Concentrez-vous donc sur des schémas généraux plutôt que sur des cas spécifiques. Plus un modèle est courant, plus il est probable qu'il s'applique aussi à votre vie et à vos décisions financières.
Gardez aussi à l’esprit que ce n’est pas parce que vous imitez strictement parlant une personne que vous atteindrez le même niveau de succès qu’elle. Il est pratiquement impossible que vos dés donnent les mêmes résultats que ceux du milliardaire Warren Buffet.
Chapitre 4 - L'envie peut vous rendre imprudent
Nous souhaitons toujours avoir plus que ce que nous possédons. Une personne touchant la coquette somme de 100 000 dollars par an, peut ainsi se sentir mal devant une autre touchant le million chaque année. Non satisfait de notre condition, l’envie peut nous pousser à aller au-delà du raisonnable. En termes simples : l'envie peut vous rendre imprudent.
L’auteur cite l’histoire de Rajat Gupta. Né dans un bidonville de Kolkata, en Inde, il gravit les échelons de l'entreprise McKinsey pour devenir le PDG de la société de conseil en gestion. Lorsqu'il a pris sa retraite en 2007, il disposait d’une fortune personnelle d’environ 100 millions de dollars. Une beau paquet d’argent qui lui aurait permis de vivre une vie de rêve jusqu’à la fin de ses jours. Sauf que Rajat Gupta en voulait plus. Il voulait être milliardaire, comme les nombreuses personnes qu’il a pu côtoyer durant sa carrière chez McKinsey.
En 2008, alors membre du conseil d'administration de la banque d'investissement Goldman Sachs, Rajat Gupta apprit que Warren Buffett était sur le point d'investir 5 milliards de dollars pour soutenir l'entreprise pendant la crise financière. Quelques secondes après avoir entendu cette nouvelle lors d'une conférence téléphonique, et bien avant qu'elle ne soit rendue publique, fit l’acquisition de 175 000 actions de Goldman Sachs. Il commet donc un ce que l’on appelle un délit d’initié, une pratique totalement illégale. Avant d’être attrapé par la justice, il commit encore d’autres délits qui lui permirent d’accumuler en tout la somme de 17 millions de dollars. Non seulement son envie de devenir milliardaire ne se réalisa pas, mais en plus de cela il fut condamné en 2011 à 11 années de prison.
Un trader du nom de Jesse Livermore valait à seulement 30 ans 100 millions de dollars en dollars d'aujourd'hui. Il fit fortune en prenant une position vendeur lors de la crise de 1929. Malheureusement cela ne suffit pas à le rendre heureux, puisque fort de son expérience apparente, il prit encore plus de risques dans ses investissements et finit par tout perdre. Brisé et endetté, il se suicida à Manhattan le 28 novembre 1940. La réussite est belle bien un mauvais enseignant.
Ne soyez pas envieux et apprenez à vous contenter de ce que vous avez déjà. Ce n’est pas grave si vous ratez des opportunités, il y en aura d’autres. Ne risquez pas tout pour un gain qui n’en vaut pas la peine. Vous pouvez vous tromper, louper des affaires et quand même faire fortune.
Conclusion
La prise de décision financière est beaucoup plus complexe que ce que l’on pourrait penser. Beaucoup de décisions que nous prenons sont directement liées à nos expériences personnelles et à des facteurs psychologiques, pour le meilleur et pour le pire.
Alors, quelle est la meilleure stratégie à suivre? Eh bien, acceptez que la chance joue un rôle dans le succès, apprenez à craindre de perdre ce que vous avez déjà et protégez vos investissement en les diversifiant. Si dans votre collection d'œuvres d’art vous possédez un Picasso et quelques œuvres moins importantes, le chef d'œuvre de l’artiste espagnol devrait suffire à vous assurer un avenir radieux. Nul besoin de prendre plus de risques que nécessaire.
De plus, concentrez-vous sur des schémas généraux plutôt que sur des cas spécifiques. Cela vous aidera à prendre de meilleures décisions financières. Tandis que l'envie peut vous rendre imprudent et vous faire perdre tout ce que vous possédez.